vendredi, mai 05, 2017

La Normandie va exporter 300 vaches vers l'Iran

Les bovins élevés en Normandie, ne sont pas les fameuses laitières tachetées, mais des charolaises appréciées pour la qualité de leur viande. Les premières décolleront à partir de la mi-juin vers la Perse. Une aubaine pour les éleveurs en quête de nouveaux marchés.

La Normandie, quatrième région française pour l'élevage de bovins (2,2 millions de vaches au total), va exporter d'ici l'été un lot de 300 vaches en Iran. «Après six mois de travail, nous entrons dans la dernière phase de cet accord commercial», indique auFigaroHervé Morin, président de la région Normandie. Pour marquer cette avancée, les parties prenantes de l'opération se sont réunies ce jeudi matin sur l'exploitation agricole du président régional de la chambre d'agriculture, Daniel Génissel au Château d'Almenêches dans l'Orne en présence de Nathalie Goulet, sénatrice du département, de Jean-Louis Riotte, responsable du programme export des bovins, et de représentants iraniens impliqués dans ce contrat.

Ce projet de coopération est né à l'occasion d'un déplacement du président de la région française avec une dizaine de chefs d'entreprises normands en novembre 2016 en Iran. Objectif: y nouer des partenariats économiques et promouvoir les savoir-faire tricolores dans de nombreux domaines dont celui de l'agriculture.

Au cours de ce voyage, le propriétaire d'un abattoir important de Téhéran a manifesté auprès d'Hervé Morin son souhait d'acquérir 300 à 350 vaches normandes. Une opération rendue possible à la suite de la levée des sanctions internationales contre l'Iran en janvier 2015. 

Après plusieurs contacts entre les parties prenantes une première phase a pu se mettre en place pour concrétiser ce souhait: les lettres de crédits ont été sécurisées, les accords d'export de la part des autorités françaises ont été donnés ainsi que les accords d'imports des autorités iraniennes.

Reste à obtenir le visa sanitaire pour l'exportation des ruminants. Un représentant de l'industriel iranien doit rencontrer à ce sujet d'ici quelques jours le vétérinaire du ministère de l'Agriculture français.

20.000 vaches à terme

À partir de là, la sélection des premières bêtes pourra avoir lieu courant mai-début juin et le premier embarquement du bétail par avion débuter à partir de la mi-juin. 

Une chose est certaine, et contrairement à ce qu'on pouvait attendre, ces vaches ne sont pas celles de la race laitière de la région: la Normande, connue à sa robe blanche tachetée de marron. Elles seront toutes issues de troupeaux élevés dans la région. Dans un premier temps des vaches à viande de la race Charolaise.

«Toutes les bêtes de la première livraison seront normandes et l'intermédiaire qui a emporté le contrat, Jean-Louis Riotte, va créer une filiale en Normandie à Sées pour les sélectionner, remarque Hervé Morin. En outre, la société Norman Normandie Manutention à Vimoutiers sera sollicitée pour rénover les abattoirs iraniens qui ne sont plus en activité depuis plusieurs années». 

Un contrat qui pourrait monter en puissance. À terme le potentiel de l'abattoir de Téhéran doit être optimisé pour développer une filière viande de très haute qualité dans le Golfe persique à partir de la capitale iranienne. «20.000 têtes pourraient être commandées chaque année pour élargir son marché sur l'ensemble du Moyen-Orient», se réjouit Hervé Morin. Une aubaine pour les éleveurs normands à la recherche de nouveaux débouchés. En revanche sur le dossier du bien-être animal, rien n'est dit sur le mode d'abattage des bovins et s'ils seront anesthésiés ou étourdis avant de mourir!

Source : Le Figaro 4 mai 2017

Aucun commentaire: